Deuxiéme partie de mon voyage a travers les Alpes...
[Jour 7 : Repos à Briançon]
Pas de vélo du tout aujourd'hui, mais une belle visite de Briançon entre les gouttes après une bonne grasse matinée.
J'ai assisté à une improbable course de side-cars en plein centre ville
Joli point de vue sur la ville depuis la Cité Vauban
Retour au camping par un petit sentier en bordure de la ville
[Jour 8 : Briançon -> Jausiers : 111 Kms]
Et c'est reparti, au même rythme qu'avant la pause puisque ce sont pas moins de 2 cols à plus de 2000m qui m'attendent aujourd'hui et une bonne centaine de kilomètres en montagne. Heuresement, cette petite journée de pause a fait du bien et les jambes répondent sans problèmes. Seul léger problème : les freins qui ont souffert lors de la descente du Galibier sous la pluie, mais rien de bien grave malgré tout. Direction : le sud !
Dès la sortie de Briançon, j'attaque l'Izoard, col assez réputé nottament pour sa Casse Déserte.
La montée est calme et agréable
Le Refuge Napoléon un peu avant le sommet
Au sommet sous un soleil retrouvé : le bonheur !
Le passage du col marque l'entrée dans un territoire d'exception : le Queyras
La fameuse Casse Déserte, assez impressionante
Cette fois c'est sur, je suis dans les Alpes du Sud !
Chateau Queyras
Le vent (de face bien sur) devient vraiment violent dans les vallées du Queyras
De gros travaux m'oblige à prendre une déviation. Le problème : elle emprunte une toute petite route du coup très empruntée et surtout très pentue alors que la route ne devait faire que descendre jusqu'à Guillestre
Après une courte redescente sur Guillestre, j'enchaine avec la seconde difficulté du jour : le Col de Vars
L'ascention offre de jolis points de vue sur la région
A l'approche de la station de Vars
La montée fut longue (j'arrive à 6h) mais finalement peu éprouvante
La beauté du lieu me donne envie d'y bivouaquer mais il y fait tellement froid (2100m tout de meme) avec un vent tellement glacial que je décide de redescendre sur Jausiers
Le massif de l'Ubaye que je découvre pour la première fois
Arrivé à Jausiers : le seul camping est fermé ! Je dois revenir sur quelques kilomètres en faux plat montant pour en trouver un malgré la fatigue qui me gagne depuis un moment...
Enfin arrivé à 8h du soir !
J'avais à la base prévu de diviser cette étape en 2 parties : j'aurai peut-être du à la vue de mon état de fatigue ce soir la. J'ai roulé de 9h à 20h avec pas mal de dénivellé, même si je n'ai pas ressenti d'immense difficultés pendant ces deux cols, c'est vraiment la longueur de l'étape qui m'a achevé.
La soirée au camping est relativement pénible aussi. Petite baisse de moral pour plusieurs raisons puis je me rend compte que la fuite de gel douche quelques jours auparavant à sonné la mort de mon chargeur d'appareil photo, et à moins de faire un détour je n'aurai pas l'occasion d'en racheter avant Menton... Pas dramatique, mais j'aurai bien aimé pouvoir garder des souvenirs photos jusqu'au bout (je trouverai une alternative cela dit, mais bon)
Bref, tout cela me donne un bon coup au moral, mais je me console en me disant que ca ira mieux demain !
[Jour 9 : Jausiers -> Saint-Sauveur-sur-Tinée : 88 Kms]
Après ma petite baisse de régime hier soir, le grand soleil au réveil et l'anticipation de l'étape du jour me redonne le moral ! Après avoir grimpé le plus haut col d'Europe il y a quelques jours (l'Iseran), c'est aujourd'hui à la plus haute route d'Europe que je m'attaque. La cime de la Bonette culmine en effet à 2802m et constituera ma seule ascention de la journée, ce qui en partant de 1200m s'avérera déja un bel effort !
Temps radieux au départ de l'ascention qui me prendra la journée
La vue s'élargit à mesure que l'on prend de la hauteur le long d'une très belle route de montagne
Je m'arrête manger vers le milieu de l'ascention après déja quelques heures d'efforts. La Bonette se mérite !
La montée s'intensifie, mais la fin est encore loin
Au coeur de paysages magnifiques de haute montagne (malheureusement la dernière photo prise avec mon appareil dont le chargeur a rendu l'âme il y a quelques jours...)
J'ai amené une petite caméra avec laquelle je prendrais les dernières photos du voyage, la qualité n'est pas au
rendez vous mais cela me permet de garder quelques souvenirs des lieux traversés
Les derniers kilomètres : on aperçoit la cime au loin
Après un dernier kilomètre absolument terrible (un gros pourcentage avec plusieurs heures de montée dans les jambes...) monté davantage au mental qu'avec les jambes, j'y suis enfin !
A priori la route la plus haute d'Europe ! A peine remis de mon ascention, je rencontre un couple d'Allemands en cabriolet avec qui j'échangerai dans un anglais sommaire. Ils me félicitent et m'offrent une floppée de fruits et de barres de céréales ! Je suis touché par une telle générosité :)
Après une courte rando, j'atteins le véritable sommet. Tous mes efforts sont récompensés par une vue sublime à 360° du Mercantour
Au cours de la longue descente dans la superbe vallée de la Tinée, je traverse un village fantôme
Saint-Etienne de Tinée, au pied de la face sud de la Bonette, cela dit la route restera en légére descente jusqu'à la fin de l'étape.
Une belle piste cyclable amménagée sur une bonne partie de la vallée
Je m'arrête au premier camping trouvé après avoir hésité à camper dans la montée du prochain col, mais la fatigue m'en dissuade
Encore une bien belle journée finalement ! Ce soir je n'ai jamais été aussi proche de Menton et de la fin de l'aventure ! Je profite plus que jamais des derniers moments de ce voyage : facile sur une journée comme celle-ci ! Quelle frustration de ne plus pouvoir prendre de véritables photos ! Les paysages traversés en valent pourtant sacrément le coup.
Concernant l'étape du jour, ce fut une nouvelle fois long mais particulièrement gratifiant, avec une belle montée vers la Bonette et une atmosphère particulière, presque irréelle au sommet puis une descente magnifique à travers la vallée de la Tinée, chaque coup de pédale me rapprochant de la Méditerannée. Ca sent la fin !
[Jour 10 : Saint-Sauveur-sur-Tinée -> Menton ! : 112 Kms]
Le dernier jour, la fin du voyage ! Pourtant pas un gros moral ce matin ; de la grisaille dans le ciel et une douleur récurrente au genou droit. Pourtant, l'envie irrésistible de voir le soleil se coucher sur la Méditerannée ce soir me permet de me donner à fond !
Afin de conclure cette Grande Traversée des Alpes, une grosse étape m'attends, à la mesure du défi que je me serai lancé durant ces 10 jours. 2400m de dénivellé réparti dans 3 cols, rien que ça ! Cela dit, le dénivellé est presque devenu une routine pendant ces quelques jours et ce chiffre ne m'inquiète pas. Après tout, j'ai rendez vous à Menton ce soir !
Le village provençal de Saint-Sauveur sur Tinée
Je traverse des gorges aux couleurs pour le moins originales
L'arrivée du premier col, après 1000m d'ascention. Pas le plus marquant, mais la grisaille y est peut-être pour quelque chose
Le temps se dégage en descendant vers la vallée de la Vésubie
Le second col du jour : le Col de Turini atteint après à nouveau 1000m d'ascention. J'ai davantage apprécié ce col, de par ses nombreux lacets et ses paysages atypiques du sud, malgré la chaleur (elle aussi du sud !)
Une petite chapelle dans la descente. Pour l'anecdote j'ai été arrété une vingtaine de minutes dans la descente du col puisque je suis tombé en plein tournage du film "Minuscule". J'ai ainsi pu observer pendant un moment l'équipe de tournage du film. Sympa !
Arrivée à Sospel, point de départ de la dernière ascention au programme : le col de Castillon
Menton : j'arrive !
La rage de vaincre me donne des ailes, et les 350 petits métres de dénivellés du col sont grimpés d'une traite
Les nuages et le brouillard apparaissent juste dans la descente vers Menton : dommage !
J'arrive à Menton et retrouve le tumulte de cette ville cotière
J'y suis ! La fin d'une belle aventure !
Je ne suis pourtant pas au bout de mes peines : le camping est sur une butte et je dois remonter une terrible dernière cote pour y accéder
Ca y est, cette fois, le vélo c'est fini !
Voila donc qui conclue cette Grande Traversée des Alpes, et l'immense euphorie vécue en aperçevant la mer pour la première fois, et ce malgré la grisaille, valait bien tout les efforts pour en arriver la, et des efforts j'en aurait accomplis durant cette aventure !
Seulement voila, cette souffrance que je me serai imposé durant ces quelques jours m'aura permis de vivre une expérience allant bien au dela de mes espérances, et ce voyage restera inoubliable à bien des égards, tant pour les quelques moments dificilles que pour les nombreux moments de bonheurs vécus !
[Jour 11 : Epilogue - Menton -> Grenoble en Train]
Je me réveille en étant très fatigué ce matin mais qu'importe, c'est la fin de l'aventure, tant mieux pour mes genoux qui commencaient à souffrir ! Après une belle promenade dans Menton, petit-déj face à la mer ; je découvre enfin la Méditerannée sous le soleil. Je resterai bien un peu plus longtemps à profiter de l'endroit mais mes vacances se terminant, je me met en quête de la gare après quelques achats futiles de souvenirs. Après quelques négociations, on me propose un train - ou plutot 4 - vers Grenoble. Le vélo et la SNCF, c'est malheureusement pas encore ça !
S'en suit une longue journée de train pas déplaisante (surtout la partie Menton-Marseille) ou j'aurai probablement repris quelques kilos perdus (l'ennui ca creuse !). Repas tranquille sur la Promenade des Anglais à Nice (3h d'attente), ennui consommé à Marseille (1h30) et belle rencontre avec une cyclo-touriste rentrant d'un tour d'Europe de 10 mois dans le train vers Valence (http://velonocipede.fr/). J'arrive enfin à Grenoble à 23h30. Plus qu'à rentrer à la maison : en vélo !
[Conclusion ]
Les quelques notes que j'ai inscrites dans mon carnet de voyage dans le train du retour...
10 jours. Il m'aura fallu 10 jours pour traverser les Alpes du Léman à la Méditerannée à la seule force de mes jambes. Ca parait peu et pourtant tant de souvenirs à retenir de cette courte mais intense aventure. De belles rencontres, des anecdotes à la pelle, un sacré dénivellé avallé après cet enchainement de cols que j'ai apris à négocier, la clé étant d'y aller à son rythme, et surtout une nature sauvage et préservée (pas toujours malheureusement), celle du coeur des Alpes que j'ai traversé sans tricher, observant souvent entre 2 coups de pédales un lac ou un alpage somptueux. Peu de regrets au final (si ce n'est de ne pas avoir pu faire de camping sauvage) et un immense désir de repartir éprouver les routes. Un beau voyage tout simplement !